Voici un petit article 'pas à pas' pour vous permettre de cultiver facilement cette mousse si particulière chez vous avec 2 méthodes différentes. Vous pouvez le faire pour décorer un coin humide de votre terrarium, pour avoir de la sphaigne utilisable à tout moment pour la culture d'autres espèces ou simplement pour le plaisir de voir pousser la plante (ou, comme moi, pour toutes ces raisons à la fois !). Vous êtes prêts ? c'est parti !

La méthode du bac :

 

         Cette méthode est la plus intuitive et la plus courante. Elle donne de très bons résultats et permet, contrairement à la méthode de la bouteille, de parfaire l'aspect esthétique de votre culture en repiquant, coupant, fragmentant la sphaigne quand bon vous semble.

         Petit récapitulatif du matériel nécessaire avant de se lancer :

• De la sphaigne vivante.
• De la sphaigne morte (facultatif si vous avez suffisamment de sphaigne vivante).
• De l'eau déminéralisée, pour remplir un peu le bac, humidifier la sphaigne morte et arroser.
• Une soucoupe, coupelle ou un bac, pas trop profond de préférence. Pour l'expérience, je tente un grand bac (108 x 55 x 5 cm).

 

 

         La première étape est d'humidifier avec de l'eau déminéralisée la sphaigne morte si vous en utilisez afin de la rendre plus facilement manipulable (elle tombe en miette sinon) :

 

 

         Me concernant, j'ai dû avoir recours à une quantité assez importante de sphaigne morte, car le bac que j'ai utilisé est quand même grand :

 

 

         Il suffit ensuite de bien étaler votre sphaigne morte, qui constituera un réservoir important et un support pour la sphaigne vivante, même si elle est de petite taille. De plus, ce tapis permet de ne pas noyer les boutures (ou simples fragments) lorsque vous les repiquez et ainsi leur donner un maximum de chances de survie.

 

 

         Vient ensuite la phase de repiquage. Il faut enfouir la partie brune de chaque brin de sphaigne dans la sphaigne morte pour ne laisser dépasser que la partie verte. Si vous aviez comme moi une culture suffisamment dense de sphaigne, vous pouvez simplement faire glisser l'ensemble des plantes d'un seul coup, ce qui donne de suite un aspect plus naturel :

 

 

         Voilà, c'est prêt ! Vous n'avez plus qu'à veiller à ce que le bac reste à température ambiante (une vingtaine de degrés dans mon cas) et qu'il contienne toujours un peu d'eau déminéralisée, afin de maintenir l'ensemble bien humide en permanence. Au niveau de la lumière, évitez le plein soleil qui décolore la sphaigne. Enfin, ne mettez jamais d'engrais et n'utilisez que de l'eau déminéralisée.

 

La méthode de la bouteille :

 

         Voici une alternative moins esthétique mais réputée efficace pour cultiver cette plante. Il suffit de glisser un peu de sphaigne morte et imbibée d'eau déminéralisée dans une bouteille en plastique :

 

 

         Pour le test, je n'ai utilisé qu'une quantité infime de sphaigne vivante (quelques fragments seulement). Bien évidemment,  vous pouvez en mettre plus (je vous le conseille d'ailleurs) :

 

 

         Introduisez votre sphaigne vivante dans la bouteille plastique. Attention à ne pas l'abimer, car la sphaigne est une mousse extrêmement fragile qui casse facilement si on la manipule un peu trop brutalement :

 

 

         Refermez la bouteille et placez-la près d'une fenêtre (sans soleil direct l'après midi), à température ambiante ou près d'un radiateur. Vous n'avez plus qu'à attendre !

 

 

Quelques mois plus tard…

 

         Voici à quoi ressemble le bac après 5 mois de culture près d'une fenêtre (sans soleil direct l'après midi). La sphaigne a doublé de volume. Curieusement, je m'attendais à la voir pousser plus en surface (en s'étalant dans le bac), mais c'est surtout en hauteur que la sphaigne a pris du volume (il y avait à l'origine environ 5 cm de hauteur de sphaigne verte, il y en a presque 10 aujourd'hui) :

 

 

 

         Voici le même bac, après presque 4 mois de culture supplémentaire, mais sous lumière artificielle cette fois (à 2 mètres de distance de la lampe MH de mon cadre). La croissance est impressionnante, et ce n'est qu'un début, je compte laisser ma sphaigne encore 3 mois dans ces conditions de culture avant de la remettre devant ma fenêtre pour l'été. Remarquez l'épaisseur du tapis qui masque presque entièrement les tuyaux (les tiges vertes dépassent par endroit 15 cm !) et les petits fragments que j'ai détachés et repiqués, et qui reprennent sur toute la surface du bac. Une vraie réussite !

 

 

         Quant-à la bouteille, 5 mois après le début de l'expérience, les résultats ne sont pas aussi spectaculaires que prévus, mais on ne peut pas dire que ça n'a pas poussé. Je pense abandonner cette technique et me consacrer au bac qui donne de bien meilleurs résultats !

 

 

Note : La sphaigne a un aspect plus fin et allongé, les plantes sont moins vertes. Peut être à cause de la source de lumière car j'ai placé la bouteille assez (trop ?) près d'une de mes rampes de néons de mon cadre, qui ont tout de même tendance à bien faire rougir mes Tillandsia (c'est dire la lumière qu'elles produisent).

 

         Voilà, c'est tout pour cette fois. Sachez que l'expérience continue et que je vous donnerai des nouvelles de mon bac à la fin du printemps. J'espère que cet article vous sera utile et que vous serez vous aussi tenté de cultiver chez vous cette mousse si particulière !

         Bonne culture et à bientôt pour de nouvelles aventures botaniques 😉

 

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