Je possède de nombreux spécimens de cette espèce très variable, qui fait s’arracher les cheveux à bien des collectionneurs et botanistes ! Ci-dessous je vous présente les spécimens de ma collection ayant déjà fleuri :
Présentation de l’espèce :
Cette jolie petite espèce est originaire d’Amérique du sud, plus particulièrement de l’Equateur, du Pérou, de Bolivie et d’Argentine. On la retrouve à des altitudes élevées (plus de 3000 mètres). C’est une espèce très variable et il existait de nombreuses formes (rares en culture). Aujourd’hui, ces anciennes formes ont été fusionnées pour former 2 espèces distinctes :
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- Les formes capillaris, permutata, incana ((Mez) L.B. Smith) et hieronymii ((Mez) L.B. Smith 1935) sont désormais synonymes de T. capillaris (Ruiz & Pav. 1802).
- Les formes cordobensis ((Hieronymus) L.B. Smith) et virescens ((Ruiz & Pav.) L.B. Smith 1935) sont désormais synonymes de T. virescens (Ruiz & Pav. 1802).
Possédant une dizaine de T. capillaris différents, je suis un peu perdu. Malgré les clés de détermination que j’ai pu trouver, il est difficile de savoir à quelles « anciennes formes » ils appartiennent. En effet de nombreuses caractéristiques de mes plantes sont parfois intermédiaires entre ces anciennes formes (et aussi entre les 2 espèces T. capillaris et T. virescens). Je pense qu’il existe une multitude d’hybrides entre ces anciennes formes (et les 2 espèces) et il est donc très difficile aujourd’hui de savoir avec précision ce que l’on a en culture. De plus je possède parfois, pour une ancienne forme et une origine précise, 2 plantes nettement différentes, c’est le cas par exemple des spécimens #3 et #4, qui appartiennent pourtant tous 2 à la forme hieronymii…
Pour illustrer la variabilité entre mes T. capillaris, j’ai numéroté mes 10 spécimens (le #1 est mort 🙁 ) et j’ai indiqué sous chaque photo toutes les informations recueillies chez des spécialistes (collectionneurs reconnus et jardins botaniques). Malgré cela, je ne peux garantir ces informations à 100%, même les plus grands connaisseurs s’y perdent… D’ailleurs, si vous avez des informations supplémentaires susceptibles de m’aider, je suis preneur 😉 :
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- Spécimen #2 : l’ancienne forme incana (syn. T. capillaris). Origine : Argentine.
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- Spécimen #3 : l’ancienne forme hieronymii (syn. T. capillaris). Origine : Bolivie et Argentine.
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- Spécimen #4 : l’ancienne forme virescens (syn. T. virescens). Origine : Bolivie (?) et Argentine
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- Spécimen #5 : l’ancienne forme incana (syn. T. capillaris). Origine : Pérou.
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- Spécimen #6 : une forme grêle et minuscule. Origine : inconnue.
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- Spécimen #7 : une forme de taille intermédiaire. Origine : Bolivie.
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- Spécimen #8 : une très belle forme à feuilles épaisses. Origine : Bolivie.
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- Spécimen #9 : une autre forme grêle et minuscule. Origine : inconnue.
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- Spécimen #10 : l’ancienne forme virescens (syn. T. virescens). Origine : Argentine.
- Spécimen #11 : une forme à croissance rapide que l’on trouve en vente sur le net. Origine : inconnue.
Description botanique de l’espèce :
Plante : petite épiphyte parfois sur des cactées, caulescente. Cette espèce peut rapidement former des ramifications et des touffes assez denses :
Feuilles : nombreuses, petites, plus ou moins distiques, longues de 3 ou 4 cm. Les gaines sont dans le prolongement du limbe.
Epiderme : écailles nombreuses donnant à la plante un aspect pruineux. Plante de couleur vert grisâtre.
Inflorescence : généralement uniflore (une seule fleur) avec un pédoncule court. La floraison est très discrète. Les bractées florales sont ovales/rondes et glabres (sauf parfois au niveau de la base et/ou de l’apex, on le voit nettement sur la photo de la fleur du spécimen #2 et du spécimen #4). C’est la principale caractéristique permettant de différencier T. capillaris de T. virescens, chez qui les bractées florales sont entièrement écailleuses (on le voit nettement sur le spécimen #10, qui appartient à l’ancienne forme virescens et donc maintenant à l’espèce T. virescens).
Fleurs : presque sessiles, non tubulaires, longues de quelques millimètres. Les fleurs sont jaunes, plus ou moins orangées, parfois brunes, parfois très claires. Les étamines et le pistil sont inclus. Fleurs peu ou pas odorantes (suivant le spécimen).
Néophyte ? Consultez cette partie dédiée à la description botanique des fleurs de Tillandsia, cela vous aidera !
Paramètres de culture de l’espèce :
(Rappel : ces données sont toujours à adapter à vos propres conditions de culture !)
Cette espèce peut pousser à des altitudes relativement élevées. Elle apprécie des écarts de températures jour/nuit importants, avec une période plus fraîche. C’est pour cette raison que je les laisse plus longtemps dehors en automne. C’est une espèce assez difficile que je déconseille aux débutants. En effet, sa très petite taille fait qu’elle ne tolère aucune erreur de culture.
Disposition : en épiphyte (sur un bout de bois par exemple, comme expliqué dans cet article) ou en lithophyte (sur un support minéral). Placez la plante très près d’une fenêtre à l’intérieur l’hiver et de préférence dehors l’été à mi-ombre.
Luminosité : cette espèce nécessite une bonne luminosité mais de préférence sans trop de soleil direct.
Température : rentrez-la à l’automne si vous la cultivez dehors, de manière à ne pas lui faire affronter des températures nocturnes inférieures à 0°C, surtout si elle est humide. Cependant, certains de mes spécimens ont déjà affronté des températures proches de -3°C (au sec) pendant quelques heures sans dommages.
Hygrométrie : modérée.
Aération : comme pour tous les Tillandsia, une bonne aération est requise, la plante doit sécher rapidement (en moins d’une heure).
Arrosages : surveillez bien l’état d’hydratation de la plante car vu sa petite taille, elle peut rapidement souffrir d’un manque d’arrosage. Si les pointes des feuilles sèchent, il faut augmenter la fréquence d’arrosage et peut-être protéger un peu plus la plante du soleil. Bien que pouvant pousser dans des milieux semi-arides, je conseil de l’arroser assez fréquemment (tous les 2 jours l’été et un peu moins l’hiver). Cette espèce semble particulièrement sensible au calcaire présent dans l’eau, à éviter absolument.
Engrais : à doses modérées. 1 à 2 fois par mois l’été et 1 fois par mois maximum l’hiver.
Néophyte ? Consultez cette page dédiée aux bases de la culture des Tillandsia, elle devrait vous intéresser !
Je vais regarder ça merci 🙂
Salut Julien
J'ai le même problème que toi pour m'en sortir avec les formes de capillaris…Je t'envoi un email avec l'une ou l'autres photos, peut être y verront nous plus clair 🙂