Présentation de l’espèce :
Cette magnifique espèce de Tillandsia est originaire d’Amérique du sud, dans une zone s’étalant du sud de l’Equateur au centre du Pérou. On la retrouve à des altitudes variées allant de 1000 à un peu plus de 2500 mètres. Tillandsia tectorum est parfois cultivé sur les toits, d’où son nom.
Description botanique de l’espèce :
Plante : espèce caulescente (la longueur de la tige est variable mais peut dépasser un mètre !), généralement saxicole, plus rarement épiphyte. Plante à base plate, ce qui fait qu’on peut la cultiver facilement en la posant simplement, lorsqu’elle est jeune. Espèce à croissance assez lente. Il existe de nombreuses variétés, formes et cultivars de cette espèce ayant des morphologies différentes. Elles se cultivent toutes de la même façon, c’est pourquoi je les présente ici sans en faire des fiches à part.
La plus connue est la forme gigantea (L.Hrom.) que l’on retrouve aussi quelquefois sous le nom de forme gigantica. Elle se distingue de l’espèce type par la taille impressionnante de ses feuilles et de sa tige qui peut atteindre plus d’un mètre :
Voici une variété, assez proche de la forme gigantea (certains auteurs les considèrent d’ailleurs comme synonymes), nommée T. tectorum var. filifoliata (ce nom n’est plus valide), qui présente des feuilles très longues, souvent moins nombreuses, dépassant parfois 25 cm de long sur mes plantes :
Voici un cultivar intéressant : T. tectorum ‘Stem’ (que l’on retrouve aussi outre Atlantique commercialisé sous le nom T. tectorum Caulescent form). Ce cultivar se caractérise par ses feuilles peu nombreuses, sa faculté à produire de nombreux rejets et surtout des entre-noeuds très grands (stem signifie « tige » en anglais), qui donnent à la plante un aspect très allongé (plante nettement caulescente), même au niveau de l’inflorescence ! C’est un cultivar magnifique et son apparence allongée s’accentue avec le temps, comme le prouve ces 2 photos prises à 3 ans d’intervalle :
Pour finir, voici un spécimen dont le nom m’est encore inconnu (pourtant j’ai consulté plusieurs spécialistes). Il se différentie par sa très petite taille et surtout sa faculté à produire constamment des rejets. Pour l’instant, je pense qu’il s’agit du cultivar ‘Enano’, mais il faudra attendre la floraison (fleurs entièrement bleues) pour en être sûr :
Feuilles : très nombreuses, disposées en hélice, polystiques, imbriquées, souples, très écailleuses, tomenteuses. Les gaines sont triangulaires avec les angles arrondis. Les limbes sont fins et allongés, souvent de couleur noire aux extrémités.
Epiderme : écailles grandes, blanches/grisâtres et très nombreuses sur toute la surface de l’épiderme mais surtout sur les bords du limbe, donnant à la plante un aspect argenté et duveteux caractéristique de l’espèce. Il existe une forme, Tillandsia tectorum Ecuador form, qui possède un épiderme encore plus blanc à cause d’un nombre plus important d’écailles très relevées, sur presque toute la surface du limbe :
Inflorescence : sur un pédoncule pouvant atteindre 30 cm, digitée, avec de nombreux épis (jusqu’à 10) portant plus de 5 fleurs. Les bractées de la tige florifère sont imbriquées, écailleuses, vert blanchâtre avec de légères nuances roses. Les bractées primaires sont ovales, écailleuses et rouges ou roses. Les bractées florales sont imbriquées, écailleuses à la base de l’inflorescence, glabres au sommet, rouges ou roses (parfois verdâtres).
Fleurs : non tubulaires, longues de 2 à 3 cm. La couleur des pétales varie du blanc au mauve ou bleu pâle (avec une bande blanche). Absence d’odeurs. Les étamines sont légèrement incluses.
Néophyte ? Consultez cette partie dédiée à la description botanique des fleurs de Tillandsia, cela vous aidera !
Paramètres de culture de l’espèce :
(Rappel : ces données sont toujours à adapter à vos propres conditions de culture !)
Cette espèce est magnifique, tant par sa forme que par sa floraison. Les feuilles sont incroyables, surtout si on les regarde de près.
Disposition : en suspension (sans aucun support), en épiphyte (sur un bout de bois par exemple, comme expliqué dans cet article) ou en lithophyte (sur un support minéral). Placez la plante très près d’une fenêtre à l’intérieur l’hiver et de préférence dehors en pleine lumière l’été.
Luminosité : cette espèce nécessite une très bonne luminosité, elle apprécie (voire exige) le plein soleil.
Température : rentrez-la assez tôt à l’automne si vous la cultivez dehors, de manière à ne pas lui faire affronter des températures nocturnes inférieures à 3°C, surtout si elle est humide. Cela dit, mes plantes ont déjà affronté des températures proches de 0°C (à l’abri et sèches) pendant quelques heures sans dommages.
Hygrométrie : faible.
Aération : une bonne aération est cruciale, la plante doit sécher rapidement et complètement car elle ne supporte pas l’humidité résiduelle.
Arrosages : très modérés. 1 fois par semaine l’été, 1 fois tous les 10 jours l’hiver, pas plus. A adapter tout de même en fonction de la luminosité et de l’humidité ambiante. Evidemment lorsqu’il pleut et si vous la cultivez dehors, cela compte comme un arrosage (dans ce cas, ce n’est pas grave si la plante est arrosée plus fréquemment que les recommandations ci-dessus, pas la peine de la rentrer dès qu’il pleut).
Engrais : à doses modérées. 1 à 2 fois par mois l’été et 1 fois par mois maximum l’hiver.
Néophyte ? Consultez cette page dédiée aux bases de la culture des Tillandsia, elle devrait vous intéresser !
